Le célèbre architecte français Viollet-le-Duc s’installe à Lausanne en 1872 après avoir restauré – ou défiguré selon ses contempteurs – la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Il travaille à sa façon, d’une pâte fantasque, sur la cathédrale de Lausanne mais s’intéresse bien vite à un autre « monument » : le Mont-Blanc. Il multiplie les randonnées, les croquis, les théories et publie en 1876, trois avant sa mort, Le Massif du Mont-Blanc. Le constat est simple : « Le Mont-Blanc est une ruine ». Viollet-le-duc envisage très sérieusement la restauration de ce monument en souhaitant retrouver son « état primitif », son rétablissement « dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ». À la croisée de l’art vivant, des arts plastiques et de la recherche (en lien avec le département Recherche de la Manufacture de Lausanne), nous interrogerons l’actualité d’un projet tel que celui de Viollet-le-Duc et ce vieux rêve des hommes de dompter la Nature, de la façonner à leur guise.